4 mai 2020

National Geographic met en lumière une découverte historique avec l'excavation du premier complexe funéraire entièrement préservé de l'Egypte antique

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Filmées par BBC Studios pour National Geographic dans un documentaire en quatre parties, les fouilles menées par le ministère égyptien des Antiquités et l’université Eberhard Karl de Tübingen démontrent, pour la première fois, que la momification se faisait sous terre.

Diffusée à partir du dimanche 7 juin sur National Geographic, la série-documentaire « LE ROYAUME DES MOMIES ÉGYPTIENNES » dévoile les fouilles menées par une équipe internationale d’archéologues.

Lien vers une séquence exclusive tournée dans la sépulture

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Paris, le 4 mai 2020 —En partenariat avec le ministère des Antiquités égyptiennes, une équipe d’archéologues dirigée par le Dr. Ramadan Hussein, de l’université Eberhard Karl de Tübingen, a découvert ce complexe funéraire datant du VIe siècle avant Jésus-Christ, à près de quinze mètres sous le sable de la nécropole de Saqqarah. Produit pour National Geographic par BBC Studios, Le royaume des momies égyptiennes montre l’exploration des salles souterraines et l’ouverture de quatre sarcophages scellés, vieux de 2 600 ans, qui dévoilent des secrets oubliés depuis l’ère des pharaons.

Ce documentaire en quatre parties, qui sera diffusé chaque dimanche du 7 au 28 juin à 21h dans 142 pays et en 43 langues, suit l’équipe du Dr. Hussein, composée de Salima Ikram (égyptologue à l’université américaine du Caire), du Dr. Stephen Buckley (spécialiste des momies à l’université de York), du Dr. Matthias Lang (archéologue numérique à l’université de Tübingen), du Dr. Ayman Hamed (géo-ingénieur à l’université de Suez) et du prof. Sahar Saleem (paléoradiologue à l’université du Caire) au fil de leurs découvertes et de l’analyse des rites funéraires de l’Égypte antique.

Outre la découverte de ce complexe funéraire complètement autonome, avec des zones dédiées au prélèvement des organes, l’embaumement et l’inhumation, les travaux de l’équipe nous aident à mieux cerner la mort – et les activités commerciales attenantes – dans l’Égypte antique. Les tests et scans scientifiques des tombes, de leurs reliques et des dépouilles affinent également notre connaissance des rites et activités sacrées organisés dans cet espace souterrain.

« La tombe contient des momies de personnes riches ou pauvres, ainsi que des éléments nous permettant de juger de la qualité des services proposés. Les preuves que nous avons découvertes montrent que les embaumeurs étaient de très bons commerciaux. Ils réutilisaient les salles et revendaient les sarcophages pour optimiser la capacité d’accueil du site », explique le Dr. Hussein.

Parmi les autres découvertes révélées au fil des jours dans ce complexe funéraire, citons :

  • le premier masque de momie en argent doré découvert en Égypte depuis 1939. Ce masque, dont nous n’avons trouvé que deux autres spécimens en Égypte, témoigne du travail artisanal et de la technique métallurgique avancée requise pour recouvrir l’argent travaillé d’une fine couche dorée. C’était l’une des étapes du processus de transformation des morts en divinités. Dans l’Égypte antique, l’argent valait deux fois plus que l’or (des tests non invasifs ont démontré que ce métal était pur à 99,07%, un taux supérieur à celui de l’argent massif, qui s’établit à 93,5%) ;
  • la première momie inhumée avec six vases canopes contenant des organes, un record, ce qui suggère une pratique funéraire jusqu’ici inconnue. Pendant des milliers d’années, le nombre habituel de ces réceptacles sacrés, utilisés pour conserver les organes momifiés, était de quatre, chacun étant protégé par un dieu spécifique ;
  • des inscriptions faisant mention d’une secte jusqu’ici inconnue, vénérant une mystérieuse déesse serpent, relevées sur trois des momies, des « prêtres de Niut-Shaes ». Un symbole présent dans le nom de cette déesse suggère qu’elle prenait la forme d’un serpent. Le fait que trois prêtres reposent sur le site laisse entendre qu’il s’agissait bien d’une secte, et non d’adorateurs isolés ;
  • la preuve que deux grands prêtres inhumés dans le puits étaient d’origine libyenne. Quelques générations à peine après l’arrivée de leurs familles, ces immigrants occupaient l’un des plus hauts rangs de la société égyptienne, preuve que l’ethnicité n’était pas un obstacle dans ce pays multiculturel où Grecs, Cariens (originaires d’Asie du sud-ouest), Phéniciens, Nubiens et autres peuples coexistaient ;
  • le fait qu’une des momies est inhumée les bras croisés, dans une posture divine habituellement réservée aux pharaons. En inspectant le scan en 3D de cette momie, Ayawet, le Dr. Hussein a remarqué qu’elle avait les bras croisés sur le torse, ce qui laisse penser qu’il s’agissait peut-être d’un grand prêtre ;
  • le fait que deux des momies pourraient être un fils et sa mère, inhumés à quatre mètres l’un de l’autre. Didi-Bastet, le nom de la mère du prêtre Tjanimit figure sur le sarcophage de celui-ci. Dans la salle attenante, les hiéroglyphes présents sur un vase canope contiennent l’inscription « Didi-Bastet ».

Pour atteindre l’atelier, situé à douze mètres et demi de profondeur, le Dr. Hussein et son équipe ont d’abord dû évacuer trente-huit tonnes de sable compacté du puits M 23-II. Leurs efforts ont révélé que la salle avait des puits de ventilation, situés à des endroits stratégiques, un vaste encensoir encastré qui faisait office de générateur d’air conditionné et de système de fumigation, et des canaux de drainage taillés dans la roche pour évacuer le sang. En surface, à un mètre au sud de l’atelier, ils ont découvert deux autres installations qui faisaient partie du complexe funéraire, dont le puits K 24, d’une profondeur de trente mètres, qui menait à six tombes contenant un total de cinquante-quatre momies. À la base de ce puits, ils ont trouvé une tombe contenant cinq salles mortuaires mais il leur a fallu un an de plus pour découvrir une sixième salle avec d’autres momies, cachée derrière un faux mur de pierre.

Afin d'en savoir davantage sur le contenu de la tombe et l’identité de ceux qui travaillaient et étaient inhumés là, les archéologues ont fait appel à des technologies de pointe pour scanner et enregistrer un maximum de données sur le complexe funéraire, dont :

  • un tomodensitomètre pour créer une réplique numérique en 3D des vases canopes sacrés et de leur contenu, un processus qui n’avait été appliqué jusqu’ici qu’à un très petit nombre de ces vases ;
  • des analyses chimiques poussées sur les liquides et étiquettes de centaines de vases de l’atelier, qui ont révélé les ingrédients constitutifs du processus de momification. Elles ont ainsi remis en cause le sens du mot entiyu (‘ntyw), dont les spécialistes pensaient qu’il désignait la myrrhe. Les découvertes de l’équipe suggèrent que cette substance était en réalité constituée de résine de cèdre, sans doute importée de ce qui est aujourd’hui le Liban ;
  • du matériel léger et portable pour passer aux rayons X les momies dans leurs tombes, ce qui a permis de scanner les dépouilles sans les endommager ;
  • des scans en 3D pour créer des modèles intégrés des zones souterraines. Les données enregistrées par l’équipe archéologique numérique associée aux fouilles permettront de reconstituer virtuellement la tombe afin qu’elle puisse être explorée par n’importe qui, même quand ce qu’elle contient sera tombé en poussière.

Le royaume des momies égyptiennes est produit par BBC Studios pour National Geographic. Sarah Gibbs et Lisa Ausden (chez BBC Studios) et Helen Hawken (chez National Geographic) en sont les productrices déléguées. Hamish Mykura est le DGA de la programmation et du développement, et Geoff Daniels, celui des programmes documentaires et de téléréalité.

À propos de Ramadan Hussein

Égyptologue

Université de Tübingen (Allemagne)

Directeur du Saqqarah Saite Tombs Project, Ramadan Badry Hussein est professeur d’égyptologie à l’université Eberhard Karl de Tübingen. Né à Boulaq, un quartier historique du Caire, il s’est intéressé à l’archéologie à l’âge de neuf ans, au cours d’une visite des pyramides de Gizeh. Après des études d’égyptologie à l’université du Caire, il est retourné à Gizeh, en tant qu’inspecteur du site. De 2001 à 2009, il a consacré son doctorat (effectué à l’université Brown, dans le Rhode Island) à la langue et aux textes religieux de l’Égypte antique. Revenu dans son pays, il est devenu directeur de cabinet du ministère des Antiquités. Dans le cadre de sa mission de protection du patrimoine archéologique égyptien, il a contribué à la mise en place de nouveaux projets stratégiques pour la formation du personnel, l’archivage et la protection des vestiges et monuments, l’amélioration de l’infrastructure des musées, et la promotion de la recherche et des excavations. En parallèle de diverses recherches et publications, il a notamment participé aux excavations de Gizeh, Saqqarah et de l’oasis d’al-Bahariya. En 2018, il a entrepris l’exploration du complexe mortuaire de momification de Saqqarah, et trouvé le premier masque de momie en argent doré en Égypte depuis 1939, ce qui a valu à sa découverte d’être classée dans le Top 10 de 2018 établi par Archaeology Magazine.

À propos de National Geographic Partners LLC :

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